Ces dernières années, des lignes directrices claires ont été publiées en Belgique et en France pour garantir la sécurité des huiles volatiles ou essentielles dans les compléments alimentaires.
Les plantes produisent des huiles volatiles pour plusieurs raisons, notamment pour se protéger de l’alimentation animale, attirer les pollinisateurs et concurrencer d’autres plantes. Ces substances volatiles et odorantes peuvent être extraites par différentes techniques pour obtenir des huiles volatiles. Elles sont principalement obtenues par distillation, mais aussi, dans le cas des agrumes, par pression à froid. Une huile volatile est par définition un concentré de substances chimiques dérivées d’une matière première végétale. Ces substances peuvent interagir avec l’organisme et produire des effets qui justifient leur utilisation à des fins physiologiques dans les compléments alimentaires. Toutefois, certaines substances peuvent également avoir des effets nocifs dans certaines circonstances, contre lesquels des précautions doivent être prises.
En Belgique
En Belgique Pour les compléments alimentaires sous forme de gélules qui contiennent des huiles volatiles de plantes, des informations supplémentaires sur la sécurité des produits sont demandées. Les données nécessaires doivent être reprises dans la « Fiche technique pour les huiles essentielles et les concrètes » [1] et celle-ci doit être jointe au dossier de notification. Cette fiche est destinée à déterminer un niveau de sécurité pour l’huile volatile dans les formes galéniques qui contournent le réflexe émétique (gélules, gels, comprimés, etc.). Il n’est pas nécessaire de remplir cette fiche pour les produits liquides ou les pastilles. L’analyse des métaux lourds n’est pas nécessaire si les huiles volatiles sont obtenues par distillation à la vapeur d’eau.
Une monographie a ainsi été rédigée pour 9 huiles volatiles avec des informations scientifiques détaillées sur la sécurité de ces huiles volatiles[2]. Sur la base de ces monographies, le Comité consultatif belge des préparations végétales a publié un aperçu des limites pour les substances actives contenues dans les huiles volatiles destinées à un usage oral. Cela concerne 20 substances telles que le thymol, le menthol, le pinène, le cinnamaldéhyde et le limonène. Les limites fixées ne peuvent être dépassées dans les produits mis sur le marché belge et sont importantes pour la notification des produits en Belgique.
Bien que ces maxima n’aient pas encore été inclus dans un texte légal, ils devront être respectés par les entreprises qui commercialisent des compléments contenant des huiles volatiles.
La France
En France, les autorités ont établi une liste de plantes dont sont extraites des huiles essentielles dont l’utilisation dans l’alimentation humaine est considérée comme traditionnelle[3].
Les huiles essentielles mentionnées dans cette liste peuvent être utilisées dans les compléments alimentaires, sous réserve de leur innocuité. Toute entreprise qui produit un complément alimentaire contenant une ou plusieurs huiles volatiles doit effectuer une analyse de risque détaillée afin de garantir la sécurité d’utilisation de l’aliment. Cette analyse de risque doit être basée sur une étude de la littérature disponible et une bonne connaissance de la composition chimique de l’huile essentielle utilisée. La confrontation de ces informations peut ensuite donner lieu à des conditions d’utilisation spécifiques.
Pour aider les opérateurs dans cette démarche, les autorités françaises fournissent elles-mêmes des recommandations. Ces recommandations identifient les composants susceptibles de présenter un risque pour la santé des consommateurs, listent pour chaque huile essentielle les composants présents selon la littérature et proposent ensuite des mesures appropriées pour assurer la sécurité de l’utilisation de ces huiles essentielles dans les compléments alimentaires à assurer.
Sur la base de leur analyse de risque, les opérateurs peuvent proposer d’autres mesures de contrôle. Celles-ci doivent être justifiées dans la déclaration.
Synadiet, le syndicat français des fabricants de compléments alimentaires, propose sur son site deux listes de 64 huiles essentielles couramment utilisées dans ce secteur. Ces huiles essentielles peuvent être considérées comme traditionnelles. Chaque huile essentielle est accompagnée de conditions quantitatives et qualitatives d’utilisation et de mises en garde appropriées. Les compléments alimentaires qui respectent les restrictions d’utilisation (dose journalière et précautions d’emploi) proposées par Synadiet peuvent être exemptés de cette justification.
[1] Service public fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. Fiche technique pour les huiles essentielles et les crèmes. https://www.health.belgium.be/en/data-sheet-essential-oils-and-concretes-0.
[2] Service public fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. Liste des plantes pour lesquelles le Comité consultatif des préparations végétales a donné un avis. https://www.health.belgium.be/nl/lijst-met-planten-waarvoor-de-commissie-van-advies-voor-plantbereidingen-een-advies-gaf.
[3] Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Compléments alimentaires – Huiles essentielles. https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/complements-alimentaires-huiles-essentielles.
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