Les autorités belges recommandent d’ajouter un avertissement aux compléments alimentaires contenant des préparations à base de gingembre en cas d’utilisation concomitante d’anticoagulants.
Zingiber officinale est mentionné dans la « Liste 3 » (Plantes à notifier si sous forme prédosée) de l’Arrêté royal relatif aux plantes [1] ; avec les restrictions/conditions suivantes :
« Seules les parties suivantes de la plante sont autorisées : rhizome. La dose journalière recommandée ne doit pas conduire à un apport supérieur à la quantité équivalente à 1,5 g de rhizome séché pour les adolescents et les adultes et à la quantité équivalente à 0,75 g de rhizome séché pour les enfants de 6 à 12 ans. La dose journalière recommandée ne doit pas dépasser 1 g de rhizome séché pour les femmes enceintes (les extraits ne sont pas autorisés). L’utilisation pour les enfants de moins de 6 ans n’est pas autorisée. »
Le ministère belge de la Santé a demandé à la Commission consultative pour les préparations végétales d’émettre un avis sur la sécurité d’utilisation du gingembre (Zingiber officinale Rosc.) et de ses préparations, en association avec des médicaments anticoagulants[2].
La Commission a réalisé une étude bibliographique et a trouvé des données in vitro démontrant que les préparations à base de gingembre peuvent interagir avec l’agrégation plaquettaire, inhiber la coagulation et prolonger significativement le temps de prothrombine de manière dose-dépendante. Plusieurs rapports de cas ont été attribués à l’utilisation concomitante de gingembre et de différents types d’anticoagulants. L’effet du gingembre sur l’agrégation plaquettaire a fait l’objet d’une revue systématique de la littérature. Cette revue a conclu que si les données in vitro, ainsi que certaines études cliniques et données épidémiologiques suggèrent que le gingembre inhibe l’agrégation plaquettaire, les preuves sont équivoques et présentent de nombreuses limites, en particulier en ce qui concerne les données cliniques, ce qui empêche de formuler des recommandations fermes. Les limites incluent le manque de standardisation des préparations de gingembre utilisées, les variations significatives dans les dosages et les périodes étudiées, et le niveau élevé de biais dans les modèles d’étude utilisés. Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour définir clairement l’innocuité, ou non, du gingembre dans la population de patients présentant un risque accru de saignement.
La Commission consultative des préparations végétales conclut qu’en raison du principe de précaution, les préparations à base de gingembre ne peuvent être utilisées dans les compléments alimentaires que si l’avertissement suivant est ajouté : « Consultez votre médecin ou votre pharmacien en cas d’utilisation concomitante d’anticoagulants ».
[1] Arrêté royal du 31 août 2021 relatif à la fabrication et au commerce de denrées alimentaires composées de plantes ou de préparations de plantes ou en contenant, voir https://www.health.belgium.be/Node/24555
[2] Avis de la Commission consultative des préparations végétales sur l’utilisation du gingembre, voir https://www.health.belgium.be/nl/zingiber-officinale-anticoagulantia-2023
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